En ayant quelques peu marre de passer à côté de choses intéressantes, je me suis dit que ça suffisait. Les situations anticycloniques en Dordogne sont favorables aux phénomènes d’inversions (c’est à dire aire froid surmonté d’une couche d’air moins froid, voire doux). La conséquence : des brouillards se forment dans les vallées, et les collines émergent. Donc forte possibilité d’avoir une mer de brouillard, phénomène que je n’avais plus photographié avec attention depuis mes sorties sur le Mont Puget. C’est dire !
N’ayant pas de véhicule, j’ai décidé de prendre mon vélo pour aller à Creysse, une petite commune où j’ai passé une bonne partie de ma vie enfantine et adolescente. Je connais donc très bien les lieux. Et les points de vue potentiels.
Je me lève à 7h du matin, et je décolle à 8h, dans le jour naissant, et un brouillard dont la visibilité n’excédait pas les 100 m.
Arrivée à Creysse, je tente un point de vue situé au Château de Tiregand. Mais le brouillard y est présent, « ça ne perce pas » comme on dit dans le jargon. Je prolonge mon chemin sur le hauteurs, et décide d’aller voir un autre point de vue, situé un peu plus haut. Celui-ci est aussi immergé. Entretemps, en haut d’une petite montée, je me retrouve au niveau exact de la limite brouillard/air clair.
Et c’est au moment du lever du Soleil, qui se déroule derrière un chêne.
Je tente mon va-tout en direction de Saint-Sauveur-de-Bergerac. Il y a quelques endroits bien dégagés, du moins dans mes souvenirs. Je traverse de nouveau l’interface. Beaux contrastes avec le Soleil à peine levé.
Et j’arrive dans une zone clairement dégagée, sans la moindre brume. La mer de brouillard se devine.
Mais cela ne me suffit pas. Je DOIS dominer la vue. Et c’est en prenant un chemin agricole que je me retrouve au sommet d’une colline, près d’un ancien moulin ou en tout cas, un vieil édifice datant du XIXème siècle. Bingo !
Alors j’avais déjà rendu une petite visite à mon château favori en 2011, mais n’ayant pu en faire la visite car trop tard.
En début de semaine donc, j’ai corrigé le tir, avec une visite détaillée de ce château, l’uns de mes favoris du Périgord Noir, avec celui de Castelnaud.
Donc zou, les images.
Le mur d’enceinte du château avec la porte principale.
On franchit un niveau et on se retrouve au pied du donjon, qui est la place forte de l’édifice.
Edifice imposant, brut, malgré quelques touches de « modernité » façon XVIIème siècle avec l’extension située à droite, comme l’attestent les fenêtres assez larges.
Voilà l’état du ciel tel qu’on l’a trouvé en arrivant à Monbazillac (à la Tour des Vents exactement), pour assister confortablement à l’arrivée d’un orage qui se faisait attendre. Pour ne pas dire THE orage attendu. Car depuis le 30 Juillet dernier, on a rien eu.
Le contexte, rapidement. Températures caniculaires en ce mois de Septembre, prolongeant un mois d’Août tout aussi torride. Mais le temps allait changer avec l’arrivée d’une goutte froide dans un profond thalweg et le creusement d’une dépression sur le golfe de Gascogne. Forte instabilité et dynamique de basse couche élevée. L’air chaud allait être remplacé par de l’air frais venant directement du Nord de l’Atlantique. Il va sans dire que les modélisations étaient spectaculaires avec un clair changement de temps sur tous les paramètres. L’orage associé allait être explosif.
Sur la photo précédente on distingue plusieurs éléments. En haut un voile de nuages d’altitudes correspondant à l’enclume de ligne de cumulo-nimbus qui approche. Au milieu des cumulus castellanus, indicateurs de ciel pré-orageux, et en bas, près de l’horizon, des nuages effilés, empilés : l’arcus, encore tapis dans les brumes. Mais plus pour longtemps. Sur ce panoramique sa forme est plus discernable.
Zoom sur ce qui se cache dans les brumes, le front de rafale associé à l’arcus, caractérisé par des nuages bas. En fait l’abaissement maximal du niveau de condensation à l’interface air chaud – air froid.
Une simple image des strates d’un monticule rocheux de plusieurs mètres de haut sur le site de Murray Buttes, pris par Curiosity au Sol 1454.
A simple image of layers from a pile of rocks, high of meters on the Murray Buttes site taken by Curiosity on Sol 1454.
Au Sol 1419, Curiosity a utilisé sa caméra à la focale la plus élevée (donc la plus « grossissante ») sur les buttes Murray, et quelque chose situé en arrière-plan. Ce quelque chose ne couvre qu’une petite surface mais en dis long sur les dimensions du site. Devant, un morceau d’affleurement rocheux avec de multiples strates, qui, telles un livre, renseignent sur l’histoire aréologique de Mars. Plus loin, un autre affleurement. Et plus loin encore, d’autres éléments, qui nous paraissent insignifiants mais qui sont des collines de plusieurs centaines de mètres de haut. Et il y en a plein. Plus loin encore, les pentes d’Aeolis Mons, couvertes de rides, qui sont autant de vallons encaissés, profonds de plusieurs centaines de mètres ! Enfin, la crête de la montagne, qui nous surplombe probablement de mille mètres, voire plus. Mars, c’est la démesure. Et cette vue spectaculaire en saisi toute l’infime beauté.
On Sol 1419, Curiosity used her camera with the longest focal, on Murray Buttes and something in background. This something is cover only a few area but tells us a lot on the scales of this site. Front of us, a piece of outcrop with multiple layers, which, like a book, talks about martian areological history. Beyond, an other outcrop. And farther, more elements, which can appear little but are hills, tall of hundred of meters. And there are a lot. Much more farther, the slopes of Aeolis Mons, covered with some sort of ripples, which are in fact deep valleys, with hundred of meters of depth. Finally, the mountain ridge, which dominate us probably from a thousand of meters, even more. Mars, this is excessiveness. And this spectacular shot is giving us all of its subtile beauty.
Une carte postale du Sol 1421, effectuée à la Mastcam34 par Curiosity. Rajout de ciel sur une reprojection rectilinéaire du panorama 360° du site, près des Buttes Murray. Le Mont Sharp et le Mont Aeolis sont parfaitement visibles, et au sol, l’ombre du rover.
A Postcard at Sol 1421, made with Mastcam34 by Curiosity. Sky added on a rectilinear reprojected version of this 360° panoramic, near Murray Buttes. Mount Sharp and Aeolis Mons are clearly visible, and on the ground, rover shadow.