Cela commence toujours de la même façon : tout d’abord une rumeur à l’Est. Serait-ce nos yeux qui nous jouent des tours ? Seraient-ce des jeux de contrastes sur les couches de brumes ? L’aurore n’est pas encore arrivée, et déjà la rumeur se fait de plus en plus présente.
Puis les prises de vue de l’appareil photo confirment la rumeur qui devient réalité tangible. Et puis les choses semblent s’emballer. Il fait toujours nuit, et les nuages noctulescents sont déjà là !
A partir de là, tout peut être possible. Vont-ils provoquer une véritable éruption de filaments électriques ? Vont-il s’estomper trop vite ? Vont-il irradier à l’horizon ?
La réponse ne tarde pas à se faire connaître. Dans l’aube naissante, les voiles gagnent en intensité. Et ils se parent de subtiles dentelles.
Le spectacle au dessus des tours de verre et d’acier est sublime. Je prend un panorama à haute-résolution sur les voiles diaphanes.
Le noeud du spectacle se déroule à ce moment là. Cet instant où la lumière solaire illumine avec force les nuages noctulescents, et que l’aube n’est pas encore trop insistante.
Mais cette dernière arrive, inéluctablement.
Des draperies déchaînées résistent encore. Je reste comme hypnotisé par elles.
Oui, il est temps de rentrer. Les NLC tirent leur révérence au dessus du centre urbain.
Jour 4 oui, car le jour 3 c’était celui des NLC.
J’ai baroudé avec mon Bestiau fièrement et récemment pourvu d’un filtre infrarouge. Voici le résultat de mes prises de vues. Pose de 30 s à chaque image (100 iso, ouverture variable). 18 mm et deux zooms à 50 mm.
Décidément, j’aime beaucoup les ambiances que ce filtre IR crée. De plus, la longue pose a pour effet de « vider » les rues.
A Beurs, place très agitée, avec énormément de monde.
Le centre de Rotterdam avec la véritable artère que constitue Coolsingel.
Mais Beurs (le centre Bourse en fait) se prolonge de l’autre côté de Coolsingel. A droite, un quartier assez vieillissant en retrait de Beurs.
Petit tour du côté de Blaak, avec la Willem de Kooning Academy, l’école que j’ai fréquenté lors de mon séjour Erasmus l’an dernier.
Direction le Willemsbrug pour y prendre une vue de Rotterdam, au dessus de la Maas.
L’Erasmusbrug. A droite, verdure du côté de Westesingel.
Plan d’eau et herbes du côté de Eendrachtsplein. Le contraste est violent.
3h du matin. Si au moins ce métro pouvait être ouvert à cette heure-ci ! Mais non, il faut que je marche, durant 3 kilomètres afin de parvenir au point de vue Ultime. L’endroit où j’espère obtenir LE cliché. Je crois prendre un raccourci, mais en fait il me fait perdre du terrain. Je parviens toutefois à l’Erasmusbrug. Je jette un oeil en direction de l’Est, là où tout doit basculer. Et le contact est brutal. Entre les tours de béton, d’acier et de verre, des ondes diaphanes, aux lueurs électriques. ILS sont là. Les NLC…
Je m’immobilise un temps sur l’Erasmusbrug. Je prend ce panorama que j’aurais voulu prendre l’an passé, tant qu’il était encore temps. Le Willemsbrug est visible, enjambant la Maas. Et au dessus, l’objet de tous mes désirs…
Je gagne une structure située un peu au dessus du quai situé à l’Est de l’Erasmusbrug. Vision insolite d’une ville ultra-moderne surmontée de nuages surréels.
Les anges qui m’avaient enivrés l’an passé sont là de nouveau, à tisser la toile céleste. Je peine à en croire mes yeux.
Un tout petit peu plus tard. La structure semble comme immuable, suspendue dans le temps et le vide presque spatial de la mésosphère.
Pour la tour de droite, c’est sans doute un spectacle inédit car elle s’est érigée sur le sol de la ville en quelques années. Je me souviens encore des grues qui s’élevaient en cet endroit l’an dernier.
Et puis l’aube devient de plus en plus insistante. Je le sais, cela conduira à la disparition progressive de ces nuages noctulescents.
Des voiles résistent encore en direction de ce pont métallique.
Une dernière série de clichés pour composer le dernier panoramique de cette folle fin de nuit.
Sur le chemin du retour, je me pose la question si je n’ai pas finalement rêvé tout ça.
Les NLC, ou le rêve éveillé…
Journée en 3 parties
Je me suis baladé avec mon filtre IR pour faire quelques clichés dans la ville. Chaque vue résulte d’une pose de 30 s (100 iso). Cela procure l’étrange sensation que les rues sont vides alors qu’en réalité elle sont agitées.
Le ciel s’est dégagé en fin de journée, j’ai pris quelques clichés à proximité de l’endroit où je passe la nuit.
Parti sur les quais pour aller voir si ça NLC, j’ai surpris la Lune en train de flirter avec la tour Euromast et une grue située en avant plan. L’occasion de jouer avec l’astre.
Vue plus large montrant la Lune qui joue à cache-cache avec la grue, et Vénus à droite.
Le soir venu, je suis allé du côté de Wilhelminaplein histoire d’avoir un excellent point de vue sur les NLC (car je suis quand même venu en partie pour ça).
Eh bien j’ai pu avec plaisir en voir. Bon, pas très intenses mais suffisamment visibles. Sur les longues poses cela dit, on peut en voir un peu plus.
Contexte au 18 mm. La zone concernée n’est pas très large.
Assemblage panoramique de deux clichés.
Et puis vers la fin l’ensemble a perdu en clarté.
Mais ce qu’il faut retenir : je suis vraiment contente de pouvoir revoir ces NLC tant convoités.
Temps superbe aujourd’hui sur la capitale de la Hollande. Je suis donc sortie pour aller faire profiter de cette ville au Bestiau. Il a l’air d’apprécier l’endroit.
Que cela fait du bien de retrouver ces rues. A droite, devinez qui je trouve : Daniel Buren !
Le centre Bourse de Rotterdam, avec son WTC. A droite Oude Haven, en français le Vieux Port (hmmmmm).
Puis je suis allée me reposer sur le bord de la Maas, avec vue imprenable sur l’Erasmusbrug. Je remarque qu’une nouvelle tour se construit à droite de celle de Renzo Piano, la Toren Op Zuid. A droite, profils sur une rue typique.
Petite émotion en retrouvant mon ancien lieu de villégiature de l’an dernier. Cela fait tout drôle de revoir cet étang et ces bâtiments (la vue ici est quasiment la même que j’avais fait lors des splendides NLC du 2 Juillet 2009).
Je suis enfin passée a un magasin de photo pour me payer un filtre infrarouge. Je sens que je vais m’amuser avec cette accessoire. Cela procure des ciels sombre, une eau opaque et une végétation presque éclatante. Et surtout on peut faire de longs temps de pose en plein jour.
Donc c’était au programme de ce passage de 3 petits jours à Paris : une traversée d’une partie du Grand Réseau Sud des catacombes de Paris. Evidemment, je ne suis pas descendue seule, j’avais un guide qui connais bien le coin et qui est un habitué de ce genre de sortie assez particulières.
Dans la journée tout d’abord, je suis allée rendre visite à la station « Arts et Métiers » qui a été décorée par les soins de François Schuitten, connu pour ses bandes-dessinées se déroulant dans une époque victorienne – science fiction, que l’on peut rapprocher du genre Steampunk.
Il parait que c’est un point de passage vers les Cités Obscures. J’ai tenté de le trouver, en vain.
Bon, les choses sérieuses commencent le soir. Nous avons enfilés bottes, pantalon « qui ne ne craint pas », emballé le matériel sensible (téléphone, appareil photo pour ma part), pris de quoi boire et manger, et c’est parti pour une traversée de près de 8 km SOUS le sol de Paris, dans un dédale de couloirs, de salles, de passage plus étroits, inondés. Entrés après 21h00 nous ne sortirons qu’à 4h du matin environ. Sales, plein de poussière et assez fatigués.
Quelques images du ventre de Paris. Peu nombreuses au final car faire des prises de vues là-dessous ça demande du temps.
Alors une plaque comportant des fleurs de Lys. Assez rare car la plupart ont été détruite lors de la Révolution en 1789.
Sous un cimetière, des ossements humains sont entreposés dans une galerie complète (dont les lampes ne pouvaient éclairer le fond).
Ici quelqu’un a même pris soin de faire une « collection ».
La salle dans laquelle on a pu se reposer, à mi-parcours environ. Elle s’appelle la Salle des Fêtes.
Enfin, sur une échelle, j’ai pu laisser un triangle jaune. Le seul et unique a être sous le niveau du sol. Et aussi le plus inaccessible désormais.
Une expérience vraiment excellent, et je dirais même à refaire. Car c’est quelque chose d’assez dingue de parcourir une ville de cette façon.