Orages du 18 Juin 2019

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Quand le temps-réel fait un joli croc-en-jambe à la modélisation…

Je m’explique.

Voici ce que le modèle Arôme prévoyait pour le département. De jolies cellules orageuses, jeunes et vigoureuses, allaient se former presque sous nos yeux, promettant un beau spectacle.

Modélisation numérique montrant le vent en surface avec des flèches, les rafales de vent en couleur et les zones de pluie, concernant la Dordogne et le Lot-et-Garonne.

D’ailleurs, ce soir là, le radar semble se diriger en partie vers cette modélisation. C’est le moment où je décide de partir, tranquilou, vers mon spot favori, qui ne m’aura vue que deux fois cette année (oui, les orages, vous êtes où là ???), c’est-à-dire : Malfourat.

Une petite cellule se forme sur le Lot-et-Garonne à proximité de la Dordogne

L’attente

Du coup, en attendant que les cellules se mettent doucement en place sur la limite 24-47, je me pose et photographie le joli coucher de Soleil, sur le thème, évident, de la convection.

Plus largement. On voit que ça se bouscule pas mal sur l’horizon. Mais je ne m’alarmerais pas plus que ça.

En fait, personne ne s’alarme. Je ne prends même pas comme signe évocateur cette silhouette d’ours, ou de loup, qui se dessine dans les nuages, en contre-jour.

Ni même sur la beauté de ces tours de cumulus congestus.


Je finis quand même pas regarder sur le radar. Et … euh…

QUOI ??

 

La détente

Je resterai un long, très long moment sur mon point de vue, à guetter l’horizon Ouest. A repérer les premiers flashs à mesure que la nuit s’immisce tout autour. Tentant quelques photos, sans succès. Trop clair. Peux pas tenter le 400 iso.

Finalement, de la foudre se manifeste, et je parviens à la photographier. Canal très rouge, car très loin.

Et le radar à l’heure correspondante :

Comme vous pouvez le voir, c’est loin. Une petite cellule tente de se former sur le « nez » du département de la Dordogne pendant ce temps.

Cela sera la séance photo la plus immobile et la plus zoomée que j’aie jamais fait depuis les coups de foudre extranuageux saisis depuis Notre-Dame-de-la-Garde, à Marseille. C’était un autre temps dans ma tête…


Nouvelle foudre. Un peu moins rouge, un peu plus proche. Constatez les nombreuses ramifications.

Pas mal de temps s’écoule. De nombreux clichés sont inintéressants.

J’ai oublié de préciser qu’un vent d’Est à décoiffer Crowley n’arrêtait pas de souffler.

Nouvel impact de foudre, bien plus lumineux. Regardez le début de structuration devenant visible avec l’avancée de l’obscurité.

A la faveur des très nombreux intranuageux, la structure de cet orage, assez particulier je dois dire car celui-ci, ou plutôt devrais-je dire, ceux-ci car il s’agit d’un complexe multicellulaire, s’est formé à l’étage moyen, planant à une hauteur inhabituelle. Raison pour laquelle ses courants ascendants (bases lisses) sont bien visibles, malgré la distance (100 km environ).

Et ici, on devine bien un arcus multicouche, avec des nuages laminaires.

La photo suivante est plus évocatrice.

Ainsi que la suivante encore.

Le radar à ce moment là ressemble à ceci.

Pour ensuite ressembler à ceci.

Deux lignes multicellulaires, donc une temporairement en arc au NE, s’organisent.

Je continue les clichés, en me déplaçant un peu, ouvrant un peu l’angle de champs. Spectacle toujours aussi impressionnant. Les coups de foudre sortent un peu plus de leur tanière.

Notez le nuage laminaire.

Je me déplace pour avoir une meilleure vue sur l’horizon NO, où désormais la majeure partie de l’activité électrique se concentre. Un peu plus de décharges qui se déroulent à l’horizontale (décharges rampantes). Signe que le multicellulaire est en phase d’étalement.

Le cliché ci-dessus sera le dernier véritablement bon de ce système orageux, qui m’aura tenue en haleine durant près de trois heures.

Je tenterai de photographier une jeune et éphémère cellule orageuse, un peu surprenante, passant à l’Est.

Visible ici sur le radar.

Celle-ci aura une courte durée de vie, mais sera très électrique, produisant un vrai spectacle au dessus de Monbazillac et son château.

C’est avec encore quelques décharges intranuageuses loin sur l’horizon Nord que je rentrerai. Sans essuyer la moindre goutte de pluie, par ailleurs.

 

 

Un commentaire Ajoutez le votre

  1. Leo Feret dit :

    Patience is rewarded for us all.

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