Orages du 4 Mai 2020

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Le printemps s’affirme. Et avec lui, les orages se devaient forcément de revenir (mais pas fatalement hélas comme le montre l’an dernier).

Arôme

Tout d’abord, cela faisait depuis plusieurs jours qu’une « dégradation » devait avoir lieu sous l’influence d’une goutte froide au large de l’Europe. Avec le modèle Arôme de Météo-France, la situation se précisait.

Cela doit commencer par le Sud-Ouest, comme toujours. De l’instabilité remonte de l’océan, et arrive sur des terres chauffées. En effet, il faisait chaud cet après-midi là, on relève jusqu’à 35°C en pays basque, et pas moins de 31,2°C en Dordogne, à la station de Daglan. Une journée franchement estivale, précocément chaude.

Rapidement, le front orageux doit remonter en direction du Nord-Est, accompagné d’un front de rafales clairement visible à l’avant des précipitations.

La situation pour Bergerac doit devenir intéressante à 23h environ. Ce qui fixe le départ pour un point de vue proche (proche car confinement car COVID-19, je vais pas vous faire un dessin) plus tôt, sur les 22h pour avoir le temps de voir arriver l’orage.

Et vers minuit, le tout devrait avoir franchi la Dordogne.

Temps-réel

Cela n’arrive pas si souvent que ça que le temps-réel s’accorde avec la modélisation. Le plus fréquent, les orages ont une voire deux heures d’avance. Ce ne sera pas tellement le cas ici.

Voici la carte des précipitations à 22h. Comparez avec la modélisation. C’est aussi à peu près à ce moment là que nous décidâmes de partir pour le point de vue d’urgence, situé à quelques pas (véridique) de Prigonrieux.

Le spectacle est au rendez-vous. De nombreuses décharges en nappe se produisent sous une base nuageuse aux contours fibreux.

Je vous laisse regarder les images, elles sont toutes assez semblables, mais toutes assez esthétiques. J’ai pas pu me résoudre à choisir.


Je me dit «il me faut ceci, plus proche !». L’orage ne perds pas en intensité. J’élargis légèrement l’angle de champs, les décharges commençant à prendre trop de place.


J’augmente une nouvelle fois l’angle de champs. L’orage se rapproche. De la foudre se matérialise, au centre de l’image. Notez la base des courants ascendants qui est haute, et un peu diffuse, turbulente. C’est l’uns des signes d’un orage dans la fin de sa vie. Cette base va s’évaporer, tout doucement…

Après un court passage en 18mm, je bascule carrément en ultra-grand angle. Des éclairs commencent à zébrer le zénith. Sur le cliché ci-dessous, on voit bien cette base élevée, parcourue de remous et aussi de virgas (précipitations ne touchant pas le sol). Vers la fin de sa vie, l’orage s’étale, son sommet prends de plus de surface, tandis que la base s’évapore, couche après couche. Les manifestations électriques sont moins fréquentes, par contre, elles sont plus spectaculaires, des décharges en nappes, des éclairs qui rampent, qui couvrent toute la face inférieure de ce qui deviendra un reliquat d’enclume cumuliforme.


Nouvelle et impressionnant décharge rampante, qui illumine au passage un joli nuage laminaire, habituel dans ce genre de configuration.

Puis. Un coup de foudre impressionnant claque dans l’air, ce sera pratiquement le dernier. Une décroissance en chapelet lui suivra (c’est lorsque le canal de foudre s’éteint progressivement en de multiples petites boules rouges qui forment, en pointillés, l’ancien arc électrique). Notez au passage le canal secondaire qui se détache de l’impact de foudre, à à peine 15 ou 20 m du sol.

Le cliché ci-dessus sera le dernier de l’orage. Je rentre dans la voiture, car la pluie commence à tomber.

Voici le radar à cet instant.

Durant l’attente, j’aperçois des illuminations plus lointaines, au même endroit qu’au début de la séance photo. Quelques cellules se sont formées à l’arrière. J’attends la fin de la pluie, et ne parvient qu’à réaliser que ces clichés de cet orage qui, de toutes manière, s’évaporera bien vite.

Sur cette dernière image radar, on voit le premier front orageux, affaibli. Et les cellules qui lui succèdent, qui s’affaiblissent, elles aussi. Mais je suis satisfaite. C’était un bel orage de printemps !

 

6 commentaires Ajoutez le votre

  1. chesscanoe dit :

    I assume the thunder was loud on the wide angle shots…. Nice images.

    1. Damia Bouic dit :

      It was pretty loud yes, but not as loud as we could expect based on the pictures though. Thank you 🙂

  2. Éric38fr dit :

    Sublime. Et à propos d’arôme, des odeurs particulières ? Pas que l’ozone (enfin, celui-là, vaut mieux pas…), lais souvent ai-je eu l’impression que certaines odeurs étaient exacerbées en temps d’orages. Odeurs rares de plantes, odeurs moins rares mais intenses de terre, de sol et de roches… (en montagne).
    Et, puisque je me permets d’explorer d’autres registres des sens, quid d’une captation audio pure ? En fond sonore d’une telle page, je crois que ce serait grandiose.
    Merci

    1. Damia Bouic dit :

      Pas ici en tout cas. A part l’odeur des pelouses fraîchement tondues à proximité…
      Sinon, j’y pense à faire aussi dans l’audio. Je l’avais fait une fois du temps de Marseille, mais il me faudra retrouver un bon matos pour parvenir à faire de belles prises de sons.

  3. ROGER KLEIN dit :

    SUPERBE !!! ça devait « craquer » méchamment.

    1. Damia Bouic dit :

      Merci 🙂
      C’était plutôt pas mal oui !

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