Episode orageux du 25 et 26 mai depuis Rotterdam

Suite à une concordance d’éléments météorologiques exceptionnelle, une série d’orage a frappé la France durant deux jours d’affilée. Mais la Belgique ainsi que les Pays-Bas ne sont pas restés simplement spectateurs. Et ici, à Rotterdam, les orages ont été bien sensibles.

Tout d’abord, un aperçu du ciel à peine une heure avant le début des hostilités.

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On le voit, le temps est à l’instabilité.

J’ai suivi de près l’évolution des orages via quelques sites internet tels que Infoclimat sur lequel je suis inscrite. Le site Sat24 pour suivre quart d’heure après quart d’heure et avec une remarquable réactivité l’évolution nuageuse sur toute l’Europe. Et puis le radar pluie Néerlandais.

J’avais repéré un premier front orageux en approche, dont la plus grande partie se situe toutefois en mer. Cela dit, la partie Sud n’épargnera pas la ville.

Sur cette image radar, on voit clairement l’arrivée de la première offensive. La flèche jaune indique le sens de déplacement.

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« Ça verdi… Ça verdoit. Tous en selle! »

Il est 21h40, et je me penche à la fenêtre de mon studio qui est orienté Est-Nord-Est. Je porte le regard vers l’Ouest pour voir comme ça se présente.

« Non, c’est pas possible! C’est pas vrai. Il arrive! »

Je me hâte de prendre tout mon matériel : appareil photo numérique (le Kodak Easyshare ZD710 que les fidèles lecteurs de ce blog doivent maintenant connaître), trépied photo, une poche plastique avec dedans une boite en plastique genre Tupperware©, une veste imperméable, un jeu de piles de rechange récemment rechargées à bloc. Je regarde une dernière fois l’image radar qui montre le développement soudain d’une cellule à l’avant du front orageux.

« Non mais c’est pas vrai, ça ne peut pas être ça! » dis-je en courant dans le couloir menant à l’extérieur. Et puis je me retourne pour contempler une vision que je n’avais plus vu depuis un certain temps. Un arcus. Et de belle taille. J’ai à peine le temps de poser mon trépied. Je vois la formation nuageuse en arc avancer à toute vitesse. A l’arrière, le ciel est noir. Je tente de faire un petit panoramique de la scène, que j’aurais du mal à bien assembler par la suite (entre les deux photos du panoramique, l’arcus s’est bien avancé, j’ai du user de quelques retouches directes).

Mais il est bien là.

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Une autre photo.

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Un véritable monstre nuageux.

La situation au moment de la prise de vue de l’arcus. Les paquets de pluie les plus au Sud se désagrégeront rapidement.

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Panique. Moment d’hésitation. Alors que les premiers éclairs se manifestent à l’arrière et même à l’avant de l’arcus, je me demande si je vais rester ici où bien aller plus haut, près d’un grand lac, à Kralingse Bos. Mon choix se porte vers le lac.

Je traverse en toute vitesse les rues, un petit square, et une autre rue. A cet instant, le vent se met à souffler en rafales alors que la pluie se met à tomber. J’enfile rapidement ma veste imperméable, j’emballe mon apn perché sur son trépied de la poche plastique. Et je reprend le chemin, contre le vent, et les feuilles d’arbres arrachées. Nombreux sont les éclairs. Et puis je parviens en bordure du lac. L’activité électrique se passe essentiellement dans le rideau de pluie, ce qui empêche de voir correctement les coups de foudre ramifiés. Je décide donc ne pas prendre de photos pour l’instant.

La pluie se calme au bout de 10 minutes. Une seconde cellule passe juste après la première, avec un ciel clair cette fois-ci qui permet la photographie de la foudre. Clic-clac, je réussi à en attraper quelques uns, malgré un temps pose limité à 8 secondes (et un autofocus capricieux qui m’oblige à faire le point sur les lampadaires).

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Mon attention est retenue par de nouvelles cellules se formant vers le SO, avec une activité électrique conséquente. J’en profite pour changer de place le temps que les deux premières cellules rejoignent des contrées plus septentrionales.

Les voici, entourées en noir sur l’image radar. Elles frôleront la ville sans la touche complètement (seule sa partie Ouest connaîtra des précipitations). Mais à l’arrière, sur le NE de la France, de nouvelles cellules sont déjà organisées.

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Nouvelle série de photos et la dernière car par la suite, les cellules s’éloigneront et diminueront en intensité.

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Et puis, il est environ 0h40 lorsque je me décide à rentrer. A cet instant là, je me dit que c’est fini pour cette nuit. Mais à mon retour, je découvre que non.

En effet, de puissantes cellules on fusionné sur le NE de la France, provoquant au passage d’importantes chutes de grêle, des vents impressionnants. Le système se présente sous la forme d’un front axé NO-SE et travers la Belgique en direction des Pays-Bas. Il lui aura fallu près de 3h pour arriver, puisant son énergie dans l’instabilité atmosphérique encore bien présente, malgré le passage d’orages plus tôt.

L’arrivée du monstre. Celui-ci file a une vitesse affolante vers le NNE, et dans une direction légèrement différente. A 3h35, l’ensemble est bien structuré. Mais alors que la partie Ouest prend une franche direction Nord, la partie Est du multicellulaire veut s’en écarter.

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Au moment où l’orage frappe Rotterdam, la partie Est de celui-ci se désagrège tout à fait.

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Sur les 3h30, je me rhabille, et file cette fois-ci en direction du Willemsbrug avec la ferme intention de prendre des impacts au dessus des immeubles ultra-moderne de la ville. Mais je fut brutalement stoppée bien avant par une soudaine augmentation du vent et de la pluie. Je trouve abris au pied d’un immeuble d’habitation. Un véritable déluge s’abat. Le vent est une véritable furie. A tel point que je me demande si y a pas quelque chose là-haut qui ne demande qu’à descendre. Je décide de prendre une série de vidéos avec mon apn afin de garder une trace précieuse de ces instants. Voici le montage qui en résulte.

Je vous recommande d’avoir une installation audio un peu bonne pour profiter du bruit des rafales et du tonnerre.

On peut voir en seconde partie de la vidéo, quand la pluie et le vent se calment, que l’activité électrique est incessante.

Je suis vraiment comblée pour cette soirée. Cette chasse s’est déroulée sans fausse notes. J’ai pu prendre en photos de beaux spécimens d’éclairs, et une vidéo pour la seconde partie de la soirée.

Il est 5h10 du matin. L’orage s’éloigne tandis que quelques éclairs se manifestent en Nord depuis la fenêtre de mon studio. Oui, je crois que je peux aller dormir maintenant.

Lorsque je décide de me coucher enfin, l’orage est déjà loin au Nord mais a perdu considérablement en puissance. Il s’étale de part et d’autre.

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Je vous propose le film radar de cette folle nuit. Images toutes les 5 minutes, de 20h à 6h du matin. Cela permet de voir de façon dynamique comment se sont organisées les cellules de l’orage de 4h du matin et l’effet « onde de choc » bien visible. Séquence Quicktime encodée en H.264, 4.6 Mo.

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EDITH PIAF (oui je sais, elle était facile celle-là) :

Quelques photos montrant des branches un peu importantes qui ont été arrachées par le coup de vent sous l’orage.

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2 commentaires Ajoutez le votre

  1. Lunix dit :

    Bah alors là merci de la qualité de l’article
    C’est bien expliqué, un bon billet bien écrit, ça mange pas de pain.
    Maintenant, les orages sont pas mal, les photos aussi, mais la vidéo est très bien mais on voit moins les orages mais encore, ça met dans l’ambiance, c’est très bien.

    Sinon, je vais étudier de plus près ces cellules au NE de France, j’aimerais bien savoir ce qui s’est passé, quand et comment.

    Les photos les plus fortes pour moi sont les meilleurs, celle bleu est vraiment bien.
    Quant à la toute petite rose, non ça le fait pas pour moi

    C’est pas mal du tout, bravo !!!

  2. Dreamer dit :

    Merci pour cet article très pédagogique et ces superbes photos !!
    Je l’ai vecu depuis le brabant wallon en Belgique et c’etait tout aussi impressionnant, mais tjs superbe.

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